Ahhhhhh, les jeux Kickstarter. Ça donne le vent dans les voiles, et ça donne par le fait même une armée de chiâleux qui vont critiquer toutes tes décisions de jeu, en plus de gueuler sans fin si tu as ne serait-ce qu’un jour de retard. C’est un peu comme avoir un p’tit mafieux juste à côté de toi tout le temps qui te rappelle que « mettons que tu livre pas à temps, ça va être triste pour tes rotules ». Compte tenu de la fiabilité des boîtes de jeu sur les dates de sortie, c’est pas nécessairement une mauvaise idée! 😉
Ça donne aussi des trucs comme Zombicide. Jeu 100% coopératif où on dirige des survivants à une apocalypse zombi (duh). Plusieurs sortes de Zombis: des « walkers », quelques rapides « coureurs », des « gros tas », et une Abomination abominable. Y’a quelqu’un qui a clairement beaucoup joué à Left 4 Dead. Joué 2 parties vendredi soir (en excellente compagnie), et je me sens assez « lousse » pour quelques impressions.
Premièrement, le jeu est extrêmement joli: les figurines (faut voir la camisole du « Fatty » qu’on devine jaunie et sale), les tuiles du plateau de jeu et les illustrations des cartes des personnages/survivants sont magnifiques, jusqu’à avoir une certaine « direction artistique » qui manque souvent à bien des jeux. Côté « fonctionnel », ça va bien aussi: le plateau est chargé mais pas encombré, mais si je voulais pinailler un peu je dirais que ça devient un peu complexe avec le placement de certaines tuiles (portes, bruit, etc) qui peut apporter un peu de confusion lorsque les tuiles qui se déplacent, etc, mais vraiment je râle pour râler.
Les mécaniques, sont très, TRÈS élégantes. Je parlais il n’y a pas trop longtemps « d’élégance des règles » et ici l’exemple est probant. Les règles de mouvement des Zombis sont simples mais permettent beaucoup de nuances, et tu sens que le moindre détail de design des tuiles de jeu en tient compte de façon à fluidifier les déplacements. Une bonne dose de hasard (sur lequel je reviens plus tard cette semaine), mais pas inapproprié pour ce genre de jeu « run and gun ».
On n’est pas dans le jeu pour enfant, mais même un « débutant gamer sérieux » va saisir les règles très rapidement et les mettre en application. Comment je dirais ça… le jeux est beaucoup plus complexe et riche que ses règles, ce qui est infiniment préférable à l’inverse, i.e. un jeu avec des règles complexes ou peu élégantes qui rendent le jeu simpliste et stupide (Risk me vient en tête…)
On sent que les scénarii ont été bien testés pour la balance, et que l’un des buts avoué du jeu est de fournir le « framework » pour à la fois les contributions des joueurs et pour les extensions futures.
Cote Alex (provisoire): 2d6, -10 si vous en avez ras-le-bol des jeux de Zombis, +5 si vous avez trippé Left 4 Dead, et +3 si vous avez le sens de l’humour assez développé pour accepter que la poêle à frire soit l’une des armes de départ. Ce jeu est un contre-exemple vivant à tout ce qui fait que je n’aime pas particulièrement Zombies!!! On verra si la cote tient au fur et à mesure que je me mettrai quelques parties sous la ceinture.
Un zombi, c’est de gauche ou de droite?
Moi je dirais à gauche. Un zombi élimine tout le monde peut importe son niveau social, qu’ils soient PDG d’une grande entreprise ou qu’ils vivent dans la rue. De plus, il n’y a pas de status dans leur société (à ce que je sache) et ils travaillent tous à la survie de leur colonie.
Ouais, mais ils ont pas vraiment de cerveau… 😉
Ah, on veut faire ressortir le gauchiste caricatural en moi ? 😉 Il ne sera pas dit que j’ai laissé passer une occasion de faire dévier dans le champ un article de ChezAlex.
Un zombi ‘par maladie’, c’est clairement individualiste, il a les dents longues, prêt à dévorer ceux qui se trouvent sur sont chemin et piétiner ses congénères. Ses besoins personnels passent bien avant la notion de bien commun et des clowneries aussi pitoyables que l’avenir de la planète ou celui de l’Humanité.
Et non, aucun zombi ne travaille à la survie (ou plutôt sur-mort) de sa colonie.
Bref, clairement de droite ! 🙂
À la rigueur, pour la version vaudou des zombis, on pourrait les considérer comme les masses laborieuses exploitées par les sorciers qui les ont animés, incarnant ici le Patronat…
Sinon, j’ai encore plus hâte d’essayer le jeu après ta critique, Alex. Et il doit sûrement manquer quelques + dans ta côte, pour les fans de Walking Dead, Resident Evil, Je suis une Légende (le film), The Last of Us (en cours de mon côté) et Z-Corps (avec différents types de zombie pour plusieurs de ces références).
s.
Considérez ça comme un « Bundle » pour les références. Aussi étrange que ça puisse paraître, il y a quand même une « logique » derrière les modificateurs… un +5 peut faire la différence entre un bon jeu et un très bon jeu, ou encore « sauver » un jeu un peu faible si on trippe. Un ±10 est un genre de sine qua none. À ±3, on parle plus du « tweak », du truc qui va te faire faire « WOW! » si tu aimes déjà, ou « vraiment c’est de la merde » si t’aimes pas…
Oui, Sylvain, je crois que tu vas aimer…. mais j’ai un autre jeu en tête pour toi… dès que mon pusher (i.e. le Carta Magica près de chez moi) m’appelle pour me dire qu’ils ont reçu mon Space Alert, je m’arrange pour passer chez vous donner un « spin » à ça 🙂
Même moi qui ne suis vraiment pas fan de zombies, j’ai adoré le jeu.
oui, +1 pour moi aussi.
Par contre, je serais bien curieux de savoir comment ca se passe pour le mode « campagne » ( 2eme partie si on veut garder ses XP ). Il faut VRAIMENT repartir avec la poele a frire ?????
Pour la direction artistique, c’est simple: c’est un jeu par Dust Games, qui est une boite d’ex employes Rackham…
Ce n’est pas plutôt Guillotine Games? Il y a probablement des employés en commun,mais officiellement, ce n’est pas Dust Studios.
Bon, comme Alex nous tord le bras, je vais laisser quelques commentaires après notre partie de vendredi soir.
D’abord, gros problème, on n’a pas pu la finir, malgré un nombre important d’heures de jeu. La faute à deux facteurs principaux :
– le scénario, dont la longueur peut énormément varier selon un facteur très aléatoire. Je m’explique : il s’agit d’un scénario à tiroir, mais la première étape (trouver la clé pour le bunker) consiste à aller retourner des pions disséminés aux 4 coins du plateau de jeu (en fait 6). Ce sera donc beaucoup plus long si c’est le 6ème emplacement le bon, plutôt que le premier. Plus long implique aussi de devoir tuer plus de zombis, donc de jouer à un niveau plus élevé.
– notre volonté de ne pas perdre. Au premier mort, dû à un tirage malheureux dans les activations des zombis, on a préféré utiliser une variante trouvée sur internet (où le joueur mort continue de nous aider tout en étant zombie) plutôt que de simplement être éliminé. Si on avait suivi les règles strictes, la partie aurait été bien plus courte car on aurait simplement perdu. D’un autre côté, c’est vrai que c’est chiant pour un joueur de se sacrifier pour ensuite regarder les autres jouer sans lui pendant plusieurs heures 9l’effet ‘Bang!’, mais en pire. L’idéal serait peut être comme dans Last Night on Earth, où les morts peuvent changer de camp et jouer des super zombis opposés aux survivants, mais c’est un peu en contradiction avec le côté collaboratif au delà de la mort. Il faudrait aussi un mécanisme pour équilibrer les choses pour que ce nouveau zombie ne rende pas la mission beaucoup plus dure, en plus de perdre un survivant.
Plus de commentaires une autre fois.
s.