Miraculous : les aventures de Ladybug et Chat Noir

Gardant un œil distrait sur les émissions que regarde ma fille, mon attention a été attirée par un dessin animé qui avait un « petit quelque chose de plus ». Le premier depuis un bon moment… à dire vrai, depuis « Avatar the Last Airbender » en 2008. J’ai creusé un peu, regardé quelques épisodes sur internet et clairement, ça sort du lot. Et peut-être n’est-ce que le début.

Vous croyez qu'il n'y en a que deux ??? Naïfs que vous êtes...
Et voici nos deux héros, avec leur Miraculous et leur animal-esprit-kawaï.

MIRACULOUS, C’EST QUOI AU JUSTE ?

Deux collégiens superhéros à Paris. Grâce à un objet magique (le Miraculous) relié à un esprit-animal-kawaï, ces deux jeunes gens se transforment en Ladybug et Chat noir… et ils affrontent à chaque fois un super vilain que leur Nemesis, le mystérieux Papillon, leur envoie dans les pattes. Première subtilité : chacun de nos deux héros ignore l’identité secrète de son acolyte ; ils ne savent donc pas qu’ils se côtoient tous les jours à l’école.

C’est encore le tout début, ça n’a même pas un an d’existence : une saison de 24 épisodes de 21 minutes chacun, plus deux épisodes spéciaux. Public visé : 6 à 10 ans, garçons et filles confondus.

LES IRRITANTS

Alors qu’Avatar visait les ados, on est ici dans une émission pour des spectateurs plus jeunes : cela entraîne donc tout un lot de « travers » qui peuvent irriter le spectateur adulte, mais qui sont sans doute nécessaires pour fidéliser le public concerné.

  • Récurrence dans la structure de l’histoire (avec séquences visuelles systématiquement réutilisées dans chaque épisode) : pas de surprise, le déroulement est toujours le même. Le Papillon transforme un humain ordinaire exposés à des sentiments négatifs et en fait un super vilain, et c’est toujours (ou presque) un proche de nos deux héros. L’un se transforme, puis l’autre aussi. Ils se rejoignent sur le champ de bataille, tataouinent un peu avant de déclencher leur superpouvoir de-la-mort qui va régler la situation (syndrome du astero-hache + corno-fulgure bien connu des garçons de mon âge).
  • Beaucoup d’épisodes de remplissage, où rien ne déroge à ce que j’ai décrit au paragraphe précédent et où il n’y a pas vraiment d’ajout substantiel. Surtout en début de saison.
  • La peste du collège, Chloé, souffre du syndrome « Brad Spitfire » : elle a tous les défauts à en être caricaturale, ce qui la rend assez insupportable (surtout par rapport aux autres personnages qui sont beaucoup plus nuancés).

 

CE QUI EST INTÉRESSANT

  • La dynamique des deux héros est très intéressante. D’une part, leur alter-égo est leur opposé naturel : Marinette est une fille gaffeuse et maladroite, qui se transforme en super-héroïne brillante et chanceuse. Adrien est le beau gars blond et riche, soigneux de son apparence, qui se transforme en super-héros blagueur, fanfaron, et dévastateur. Elle a le pouvoir de création et lui le pouvoir de destruction : quand on les voit dans la vraie vie, cela serait plutôt l’inverse…
Marinette : sans son costume, c'est gaffe sur gaffe... pour notre plus grand plaisir. ^^
Marinette : sans son costume, c’est gaffe sur gaffe… pour notre plus grand plaisir. ^^
  • Le chassé-croisé amoureux est lui aussi très intéressant : au collège, Marinette et folle amoureuse d’Adrien (qui ne voit en elle qu’une amie) alors qu’une fois les costumes endossés, Chat Noir est amoureux de Ladybug (qui le trouve lourd). Comme ils ne savent pas l’identité secrète de l’autre, ils ignorent la réciprocité de leur amour… et que leur propre avatar est leur rival amoureux. Ben oui : Ladybug ne peut pas répondre aux avances de Chat Noir, vu qu’elle aime Adrien … et inversement. Quand le scénario joue sur ce trait, cela donne des situations particulièrement drôles ou touchantes.
Adrien, ou l'archétype du jeune premier à qui tout réussit... ce qui l'ennuie au plus haut point !
Adrien, ou l’archétype du jeune premier à qui tout réussit… ce qui l’ennuie au plus haut point !
  • Pour vaincre le méchant, il va falloir réfléchir ! Pas question de taper dessus jusqu’à plus soif comme un vulgaire Superman/Batman/Captain America. Le super-vilain est toujours une personne normale manipulée par le Papillon, pas quelqu’un de fondamentalement méchant. Il s’agit donc d’utiliser sa tête : trouver l’objet qui sert de vecteur au contrôle par le Papillon, trouver une astuce pour s’approprier l’objet et le détruire. Le pouvoir ultime de Ladybug est intéressant également, il crée un objet censé régler le problème… mais son utilisation n’est jamais évidente : Ladybug doit réfléchir pour deviner ce qu’elle doit en faire. C’est jamais un rayon laser, hin ! C’est une écharpe, un miroir, un cône orange…
  • La gestion des conflits interpersonnels est présentée de manière très subtile. Un point central de chaque épisode est la gestion des émotions négatives et les excès auxquelles elles conduisent. Les deux héros n’y échappent pas d’ailleurs : Marinette s’aperçoit souvent qu’elle s’est mal conduite avec quelqu’un et qu’elle doit s’excuser. Ça aurait pu être gnangnan, mais ça ne l’est pas.
  • Situations amoureuses intéressantes : d’habitude les histoires d’amour sont chiantes ou ordinaires. Ici, ce n’est pas le cas. C’est souvent drôle et pertinent : sérieux et léger à la fois. Deux épisodes y sont consacrés en particulier et sont assez amusants : Animan (gestion des rendez-vous gallants) et Dislocoeur (gestion des déclarations d’amour).
  • La ville de Paris est très bien mise en scène : le dessin animé « Noir » avait consacré beaucoup d’efforts au cadre parisien, mais on voyait que les dessinateurs avaient travaillé à partir de photos. Ici, c’est clair qu’on a affaire à une équipe qui y a vécu : l’ambiance est très bien rendue, les immeubles sont plus vrais que nature (les toits parisiens sont particulièrement réussis). On s’y croirait vraiment, tellement la ville est rendue de manière réaliste (la saleté en moins…). C’est ce qui a capté mon attention le premier quand les images me sont passées au coin de l’œil : du très beau travail !
  • Beaucoup de petits moments d’humour qui visent plus haut que les 6-10 ans…
Un beau Paris, très bien représenté et bien exploité (même si Chat Noir détruit la tour Eiffel un peu trop souvent...)
Un beau Paris, très bien représenté et bien exploité (même si Chat Noir détruit la tour Eiffel un peu trop souvent…)

LA CAMPAGNE NE FAIT QUE COMMENCER

Le trait le plus marquant reste celui-ci : on a globalement l’impression que les auteurs ne font pour l’instant que poser le décor. Ils présentent les personnages et les dynamiques qui les relient. Ils détaillent rapidement les Miraculous : il n’en a pas deux, mais sept (Coccinelle, Chat noir, Papillon, mais aussi Renard, Tortue, Paon et… Abeille ?). Le Papillon est progressivement présenté, et on le devine plus complexe que ce qu’on pensait au premier abord (dès la fin de la saison, on a deviné qui il est… mais ça soulève pas mal d’autres questions). Et la fin de la saison est beaucoup mieux que le début.

Bref, j’ai le même sentiment qu’à la fin de la première saison de Babylon 5, comme si les auteurs nous disaient : « Ok, on vous a un peu présenté les personnages, on va maintenant pouvoir commencer la vrai histoire ». D’ailleurs, le web commence à fourmiller de sites consacrés à la série (et ce ne sont pas des 6-10 ans qui les rédigent…). Les hypothèses commencent à s’y multiplier sur me mystère qui entoure la mère d’Adrien, la vérité sur le Miraculous du Renard ou la possibilité que l’insupportable Chloé soit plus que ce qu’elle paraît être.

La boiboîte des Miraculous... Vous connaissez la Coccinelle, le Chat Noir, le Papillon... mais il y en a d'autres !!!
La boiboîte des Miraculous… Vous connaissez la Coccinelle, le Chat Noir, le Papillon… mais il y en a d’autres !!!

 

Alors, est-ce que ce show va décoller plus haut ou s’avérer décevant ? L’avenir nous le dira. En attendant, je vous invite à aller jeter un œil…

Épisodes clés : Origine (partie 1 et 2 : comment Adrien et Marinette ont reçu leur Miraculous), Volpina (Miraculous du Renard, le secret des Miraculous, LadyBug et Chat Noir doivent sauver… Adrien ?), Jackadi (la véritable identité du Papillon)

Épisodes intéressants : Dislocoeur (ou Ladybug doit combattre Chat Noir), Chronogirl, Lady Wifi

Publié par

Cyril

Rêveur professionnel

2 réflexions au sujet de « Miraculous : les aventures de Ladybug et Chat Noir »

  1. Clairement le gros ‘hit’ des derniers mois, qui rassemble à peu près toute la nombreuse marmaille qui utilisent notre Roku à la maison (les amis d’école des 2 garçons et les enfants de nos amis). Très populaire auprès de ce public 5-10 ans donc, effectivement.
    Je n’en ai vu qu’un épisode complet, et plusieurs petits bouts à gauche et à droite, c’est vrai que ça se laisse agréablement regarder.

    Et accessoirement, ça permet aussi à Sila de briller devant ses élèves, pas plus tard qu’hier ;-).

  2. Un petit « up » sur le sujet, deux ans plus tard, alors que la saison deux est bien commencée : les promesses sont tenues ! Des épisodes plus complexes, un Papillon qui a un peu de mal à contrôler ses créations, des relations interpersonnelles plus riches entre les protagonistes. Les deux héros se rapprochent progressivement, que ce soit dans la vie quotidienne ou sous leurs avatars héroïques.

    Chloe devient plus intéressante, le personnage est approfondit.

    Et quand on disait qu’il y avait 7 Miraculous… on ignorait que la boîboîte avait un étage en dessous avec… 12 Miraculous de plus ! Heureusement, les auteurs ont l’intelligence de ne pas l’exploiter immédiatement, on est déjà bien occupé avec les 7 premiers…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *