Le jeu parfait n’existe pas, je crois que ça a été prouvé mathématiquement à un moment ou à un autre ou du moins, par la publication de Monopoly édition « Ketchup Heinz ».
Alors je l’avoue: j’aime bidouiller les règles. J’aime les ajuster, mettre un peu de « bon sens », codifier les règles, souvent les simplifier ou retirer avec élégance (j’essaie) les bouts du jeu qui me font grincer des dents.
Mais ai-je le droit moral de le faire? Je ne suis pas Game Designer (but I play one on TV) et n’ai pas la prétention de détenir (toute) la véritée absolue, mais je me rend compte que le sujet génère bon an mal an des discussions relativement animées, qui polarisent les geeks et produit des explosion de nerd rage.
Incidemment, récemment j’ai beaucoup bidouillé sur Dreadball, parce que les règles de la « Saison 2 » sont sorties. J’y ai été fort, mais en m’appuyant sur des chiffres. J’ai même chiâlé sur les forums en ligne, parce qu’évidemment quelqu’un sur Internet avait AFFREUSEMENT TORT. J’ai un peu critiqué que la Saison 2 ne contienne qu’un minuscule errata alors que j’aurais voulu voir un réel effort d’évolution des règles (oui, même après 6 mois). Reste qu’après moult discussions, et communion spirituelle avec d’autres personnes dans le même état d’esprit que moi, il s’est dégagé une version qui semble « améliorée » du truc. (j’élaborerai plus tard sur le sujet).
Ça a quand même fait une sacré levée de boucliers. D’un côté je ne peux pas vraiment blâmer les éditeurs et l’auteur: en théorie ils savent ce qu’il font, et devraient avoir avoir playtesté son jeu ad nauseam, en connaître tous les racoins et être le mieux placé pour doucement « réparer » les bouts qui dépassent de son propre jeu.
D’un autre côté, pour moi un jeu appartient au Game Designer jusqu’au premier achat de la première boîte par le premier joueur. Après ça, il appartient au public, à la « communauté », qui peut bien faire ce qu’elle veut (collectivement) avec. Si ça te tente d’acheter un jeu de Risk et de le transformer en jeu d’échecs bizarre, c’est ton droit le plus fondamental en tant que joueur (tiens, tiens… les « droits des joueurs »… je note pour un prochain billet, moi).
Par curiosité, quel est votre degré de tolérance aux changements de règles?
Internet a changé la donne. Avant, la modification de règle restait une affaire locale, sans réel enjeu. Maintenant, ça peut donner lieu à des débats sans fins , à des critiques exacerbées et à toutes sortes de réactions dans la large gamme proposée par le théatre antique.
– Modifier les règles : oui, bien sûr. Autour de SA table à soi.
– Proposer des modifications sur Internet : oui aussi, avec le risque de ne pas être écouté et d’être « antagonisé »
– Détenir LA vérité et descendre tous ceux qui ne la comprennent pas : non. Laissons cela à la religion, ils sont très fort dans ce domaine et ont des centaines d’avance sur nous. Laissons à Cesar ce qui est à Cesar (et à Brutus ce qui est à Brutus).
Notons que les créateurs du jeu sont exactement comme tous les autres devant cette petite classification. Si tu crois que je me serais pas permis de modifier les règles d’Alkemy RPG… Ce n’est pas parce que mon nom est écrit sur le livre que les règles dedans me conviennent. ^^
Avec Internet vient un certain communautarisme: comme dit l’autre, un million de singes avec un million de dactylos ne peuvent se tromper. Blood Bowl (pour ne pas le nommer) est un superbe exemple de réussite tant qu’à moi: malgré tous les débats et toutes les déchirantes discussions, les règles une fois entretenues par la communauté ont mené en quelques années à un jeu finement balancé et vachement plus amusant que ce qui avait été imprimé à l’origine. C’est d’autant plus important dans un jeu qui a une dimension « compétitive » et dont c’est l’un des intérêts.
(ça me donne des sales envies de DB, avec ou sans bidouillage de règles, ça…)
L’enfer vous attend, hérétiques 😉
s.