Comment geekifier vos collègues de travail (1ère Partie)

Sournoisement, voilà comment.

Vous êtes un geek fini: Vous savez non seulement que le vaisseau de Boba Fett s’appellait Slave I, mais en plus que c’était un modèle Firespray-31. Vous savez aussi exactement ce qu’est que la « Picard Manoeuver ». Les jeux vidéos sont un mode de vie, et vous jouez couramment à des jeux de société (ou pire: des jeux de rôles). Bref, un vrai nerd.

Mais c’est pas si mal d’être geek au fond! C’est aussi payant « d’évangéliser » prudemment et discrètement, pour finir mine de rien par convertir et corrompre vos collègues de travail amateurs de char et d’Occupation Double. Ça rend les relations professionnelles plus cordiales, et qui sait? Peut-être même des collègues de jeu à terme. Après tout, c’est tellement difficile de trouver 7 joueur pour Diplomacy…

NDLR: Si vous êtes déjà concepteurs de jeux vidéos, traducteurs de règles, motion designers de kickstarter et autres éditeurs de jeux de société, tant mieux pour vous, gardez ces conseils pour votre banquier.

Premièrement: oubliez le « Geek Pride ». On part du concept où les gens ne sont pas convaincus qu’être geek est mieux qu’avoir la syphillis. Faut y aller doucement. La belle carte à jouer est la « fierté gênée », dans le style « bah, être geek c’est cool, tu comprends Charles Tisseyres quand il parle ». L’ironie et l’auto-dérision sont vos armes secrètes, et si vous avez un sens de l’humour aïguisé, allez-y à fond.

Deuxièmement, douuuuuuucement. Pas au début. Graduellement. Vous avez tout votre temps, comme dirait Fardoche « la pire chose gars c’est d’effaroucher la jument ». Lundi déclamer son amour de la science-fiction hard (ou soft), mardi débattre que Game of Thrones était meilleur en livre, mercredi reprendre quelqu’un sur le Boson de Higgs, et jeudi ça va mal regarder vous trouver des compagnons de lunch. Personne est pressé, vraiment. Comme « rule of thumb », je dirais « un pièce de geek trivia par semaine, par personne » (et évitez comme la peste  les « coming out nerdesques » devant un groupe… ).

Troisièmement, mettez donc les côtés cool de l’avant. C’est tellement plus facile qu’il n’en paraît; faites le lien avec des sujets d’intéret général. Vous êtes tannés de faire rire tout le temps des mêmes affaires? Y’a une raison pour ça, le reste de la planète aussi. Si vous faites une partie de jeux de rôles dans un contexte historique, mentionnez « casual » que vous avez vécu l’accession au trône de Louis XIII la veille, c’est toujours plus intéressant que de dire que votre barbare a pogné son 4e niveau. Si vous êtes en science fiction, mentionnez à quel point Star Trek avait prédit le smartphone il y a 50 ans, mais l’avait placé genre siècle trop tard (voir « auto-dérision » ci-dessus). Sujets à proscrire: le fantasy, la magie, donjon et dragons(la marque, spécifiquement), tout ce qui touche les épées, et surtout les costumes. Du moins pas au début.

Quartrièmement: pas de détails. Jamais de détails. Justement on parlait du 4e niveau du barbare, c’est trop précis. Ne parlez jamais de votre personnage, d’un point de règle ou d’un épisode de série télé précis. Prenez la même règle que pour les communications à l’exécutif des compagnies: si t’as pas pogné l’expression « attention intéressée » en ~15 secondes, y’est trop tard, BAT EN RETRAITE, tu pourras vaincre un autre jour.

Cinquième et dernièrement: pas obligé de rappeler à tout le monde que vous êtes plus brillants qu’eux. Même si vous ne l’êtes pas, ça compte pareil, au cas où vous le penseriez. On s’entend, entre collectionner les souliers de sport versus une saine passion pour l’astronomie, l’un des deux a plus de chance de muscler le cortex (et de mener à une perte tardive de virginité). Certains d’entre nous ont même des jobs qui font chier tout le monde: le geek ci-dessous a envoyé un robot sur Mars prendre des photos (maudit chanceux), c’est pas super bon pour la santé d’emmener le sujet sur la table (voir « battre en retraite » ci-dessus). D’expérience, ne parlez jamais salaire. Slackez aussi sur les références cryptiques (principalement sur les T-Shirts), c’est ce département-ci que ça aide pas (gardez-les pour vos gaming nights)

Bref, en souhaitant que ça aide, si vous vouliez être aidés. Rendez-vous pour la seconde partie, où figurera un plan de domination planétaire complet, par étapes. Indice: le premier objectif implique des jeux de société sur l’heure du midi.

6 réflexions au sujet de « Comment geekifier vos collègues de travail (1ère Partie) »

      1. Le missile de Schrödinger n’a pas besoin de système de guidage, la différence entre la position où il se trouve et celle où il ne se trouve pas étant nulle. En bon objet quantique, il est là où il n’est pas, et n’est pas là où il est.

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