…lassé…
Je suis un ‘carré rouge convaincu’. Je suis également en faveur de la gratuité scolaire. Les tentatives diverses de l’ex gouvernement libéral pour écarter l’ASSÉ des négociations m’énervaient au plus haut point.
Certes, l’ASSÉ tenait le rôle de la branche ‘extrême du mouvement étudiant ‘légal’, rôle souvent nécessaire dans des négociations sur fond d’affrontement (idéologique ou sur le terrain, les deux dans ce cas).
Mais je dois dire que leur position position actuelle me crispe pas mal. Oui, il était maladroit de la part du ministre Duchesne de déclarer que la gratuité ne serait pas proposée au sommet. Il aurait pu dire que ce n’était pas envisageable pour le moment pour des raisons budgétaires à court terme, que cela pourrait tout de même être discuté à long terme, mais que le premier objectif du sommet était de définir une politique immédiate. C’est d’ailleurs comme cela que j’ai compris le recadrage par Marois, dans un effort pour avoir tout le monde à table. Le contraste avec les tactiques libérales qui prenaient le moindre prétexte pour exclure ou laisser s’exclure l’une ou l’autre organisation est à noter.
Dans ce contexte, je trouve la position de l’ASSÉ plutôt dommageable. Surtout quand ils déclarent que le PQ trahit sa parole et se posent eux comme les vrais dépositaire du mouvement de l’an dernier. Mouvement qui avait accepté de mettre la gratuité (sujet moins consensuel) de côté pour parer au plus pressé : contrer les hausses. L’un des risques de leur décision de boycotter le sommet est qu’une partie de la population va faire l’amalgame entre tous les étudiants. Même parmi ceux qui soutenaient les étudiants en 2012, on va probablement voir une érosion de ce support. En bref, l’image des étudiants que Charest a essayé d’imposer à la population, c’est l’ASSÉ elle-même qui va contribuer à la répandre.
Des bon points ? Peut-être, mais faibles. En s’excluant des discussions et en préparant une autre grève, l’ASSÉ conforte son rôle extrémiste et multiplie de fait les moyens d’actions pour faire avancer la cause. Certains s’assoient pour discuter, mais d’autres appliquent de la pression. La tactique est hasardeuse, pour le moins. Elle donne surtout l’impression qu’avec certaines personnes, il n’est finalement pas vraiment possible de discuter.
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